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Mariole se fit prier un petit peu, puis elle croisa ses jolis doigts sur ses genoux et prit une pose de professeur.

— Approche-toi, murmura-t-elle, et si on t’interroge, motus, pas vrai ? Tous ces gens-là qui courent le guilledou dans la forêt ne sont pas du même avis. Il y en a qui servent le bon Dieu et sont catholiques comme toi et moi, et d’autres qui sentent le fagot. Les catholiques ont l’idée que le jeune roi doit faire un voyage en Écosse pour sa santé, les huguenots voudraient le mettre en prison… comprends-tu ?

— Oui bien, répondit Nicaise ; mais ça ne me dit pas pourquoi c’te femme-là s’appelle la Cavalière.

— Parce qu’elle n’est pas huguenote, répartit Mariole sans hésiter.

— Ah !… fit Nicaise. Elle a raison pour ça.

— Voilà, dans leur pays, les huguenots s’appellent des Têtes-Rondes et les catholiques des Cavaliers… Est-ce curieux ?