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La grande Hélène avait le cœur haut, nous l’avons vu, nous le verrons encore, mais non pas haut à la façon des personnages de tragédie. Elle était de la campagne et surtout fille de son père ; elle aimait, elle respectait l’argent.

La conduite de M. Ledoux, reculant devant la ruine qui était tombée sur elle, lui avait fait un réel chagrin, mais ne l’avait pas autrement étonnée. Et encore, M. Ledoux y avait mis des formes. Hélène connaissait plus d’un honnête homme, entre Béhonne et Bar-le-Duc, qui eût pris d’elle un congé plus brutal.

Non seulement donc les relations ultérieures entre elle et M. Ledoux, son ancien promis, n’étaient pas impossibles, mais encore elles étaient naturelles. M. Ledoux s’intéressait à elle et lui donnait des conseils qu’elle recevait comme si de rien n’eût été. La chose étonnante, au contraire, c’est qu’elle eût refusé le léger secours d’argent proposé par M. Ledoux. Elle ne l’avait point revu depuis la catastrophe.