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et, montant son cheval, attaché dans l’ombre à quelques pas, il prit au galop le chemin de l’hôtel de Lauzan, où se faisaient les préparatifs du départ nocturne, et où l’on était grandement inquiet de lui.

Mariole rentra dans la maisonnette et regagna sa petite chambre, où bientôt on aurait pu entendre la chanson de son cœur content. Il n’y avait qu’une fenêtre éclairée dans cette masure où on louait à la semaine ; et c’était à tâtons que notre Mariole chantait.

La fenêtre éclairée appartenait au réduit de la demoiselle Hélène : un trou étroit. Les quatre petits et la tante Catherine dormaient déjà dans la seule pièce qui pût mériter le nom de chambre. La grande Hélène portait toutes ses charges avec elle. Nicaise l’a dit devant nous à l’épouse Boër qui ne s’en souciait point : Hélène avait quitté la Lorraine dans un état de détresse complète. Piètre Gadoche n’avait pas laissé un sou dans la maison, car le bonhomme gardait tout