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— Sans pourpoint, dit-elle, et je m’en irai tranquille.

Raoul dépouilla la manche de son pourpoint. Un rayon de lune perçait le treillage.

— La chemise est toute blanche ! dit-elle en posant sa petite main sur son cœur qui battait. Je savais bien ! oh ! je savais bien !

— M’expliquerez-vous ?… commença Raoul.

Au lieu de répondre, et certes, il la crut folle, elle saisit son bras gauche à deux mains, un peu au-dessous de l’épaule, et le serra fortement. Pour le coup, Raoul se mit à rire.

— Je savais bien ! je savais bien ! dit-elle encore en sautant de joie.

Les pas approchaient et longeaient la haie de troènes. Elle dit :

— Raoul, je vous remercie et je crois en vous !

Puis elle s’enfuit, leste comme un oiseau.

Raoul resta tout ébahi. Quand les pas eurent tourné le coin de la haie, il sauta sur la route,