Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/396

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ne doutez pas, Mariole, dit Raoul avec quelque impatience. Il y a des choses que vous ne pouvez pas comprendre. Vous devriez croire en moi, sans que j’aie besoin de vous expliquer rien, puisque vous êtes ma vie et mon cœur…

— Je crois que vous êtes sincère, mais que vous avez de folles espérances.

— Je veux vous dire mon espoir et vous le faire comprendre. Écoutez-moi. Je suis entré cet hiver dans une vaste et dangereuse entreprise, où ne me poussait ni l’intérêt ni l’ambition. Vous m’avez vu à l’œuvre, là-bas, quand vous étiez encore au Lion-d’Or. Ce n’est pas pour me rapprocher de vous que j’avais pris ce déguisement de braconnier. Je travaillais avec courage, risquant ma vie comme il le faut, quand on l’a vouée à une œuvre noble et bonne. Mes maîtres sont contents de moi ; ils espèrent en moi, je leur suis nécessaire. Mariole, je ne vous dis rien qui ne soit l’exacte vérité. Il y a beaucoup de grands seigneurs là-dedans ; il y en a un qui est