Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/394

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pauvreté lui ôte sa chère bonté : elle est tantôt rude, tantôt trop humble, comme si elle avait grande honte de n’avoir plus d’argent. Elle n’était pas avare, mon Dieu ! bien au contraire, car je n’ai jamais vécu que de sa générosité ; mais elle aime l’argent.

— Et vous ne voulez pas que je vienne à l’aide de cette bonne fille qui vous a servi de mère, Mariole ?

— Non, monsieur Raoul, ma grande sœur Hélène a bien défiance, et, si elle savait ce que vous m’avez promis, elle ne me garderait pas avec elle… Elle disait hier soir : « celui-là, je voudrais bien voir son bras ! »

— Voir son bras ! répéta Raoul étonné.

— Oui. Ce n’est pas que sa tête soit partie. Elle a son idée, allez ! Vous savez bien les deux hommes qui étaient avec vous : le boiteux et l’autre ?

— Rogue et Salva, les misérables !

— Eh bien ! elle les a cherchés dans Paris,