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travers la cloison. Elle s’arrêta et sa main s’appuya contre son front.

Il y avait deux voix qui parlaient dans la chambre voisine, où les deux jeunes messieurs de Coëtlogon étaient réunis, bien changés tous deux depuis cette soirée où nous les vîmes pour la première fois. René était debout ; il semblait, à voir son front mûri, que ces quelques jours eussent duré pour lui des années. Ses sourcils froncés donnaient à son regard, naguère si doux, une expression de souffrance et de colère. Yves s’étendait sur son lit où le clouait encore sa blessure, reçue à la Font-de-Farge. Quoiqu’il fût bien pâle, il avait l’air moins frappé que son frère.

Ce qu’ils disaient nous ne le détaillerons pas, mais à un moment, Mary entendit la voix de René qui demandait :

— Où peut-elle être ?

— Avec le roi, répondit Yves.

— Le roi ! s’écria René. Toujours le roi !