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Dépouillée de cet attirail un peu romanesque qui lui avait valu son surnom de la Cavalière, Mary Stuart de Rothsay, seconde fille d’Alexandre Stuart, duc de Rothsay, et de Maria da Silva-Macedo, veuve du dernier duc de Cadaval, (le seul duc portugais qu’il y eût alors), était une jeune fille de vingt-quatre ans, à la beauté brillante que voilait aujourd’hui une apparence de tristesse. Elle portait le costume usité à la cour d’Espagne, et les plis nombreux de la dentelle noire qui encadrait l’exquise beauté de ses traits allaient merveilleusement à ses cheveux d’un brun fauve, riches de ton entre tous, et que produit si souvent le croisement de la race du Nord avec le sang plus chaud des pays du soleil.

Elle était grande, nous l’avons dit, et sous la mélancolie de sa démarche, on devinait la force, de même que l’habitude des beaux sourires perçait derrière la fermeté froide de sa physionomie. Le régent murmura :