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et provisoire, l’œuvre de M. Gaudon de Pierrefite était complète. Le collyre bienfaisant avait touché les yeux malades, les caresses du rasoir et la poudre de riz donnaient à la peau je ne sais quel velouté heureux ; les cheveux, disposés savamment, cachaient leurs vides, comme une armée rangée selon l’art pour dissimuler ses pertes. Je crois même que « le poil de la bête » avait fait son office, car ce fut un verre d’une main et un flacon de l’autre que le second valet de chambre sortit, en disant :

— Monseigneur, montre à la main !

Philippe d’Orléans le remercia d’un geste de sa main, qui disparaissait à demi maintenant sous un flot de dentelles, et lui ordonna d’introduire lady Stuart de Rothsay. Il ajouta :

— Je n’y suis pour personne autre.

Le régent de France reprit sa place auprès de sa table de travail, et lady Stuart entra presque aussitôt après. Le régent se leva, la prit par la main et la conduisit à un siège.