Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/328

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le dernier coup de midi vibrait encore, sonné par la magnifique pendule dont le globe de verre abritait toute une nichée d’amours mythologiques. Le prince venait de lâcher la lettre du lord Stair, qui eût laissé lire au premier entrant son contenu hautement confidentiel. M. Gaudon de Pierrefite, homme grave et réellement stoïque d’apparence, poussa doucement la porte. Il traversa la chambre sur la pointe du pied et mit incontinent le peigne dans la chevelure un peu raréfiée de Son Altesse royale.

— Quelle heure avons-nous ? demanda le prince sans ouvrir les yeux.

— Midi une minute et quelques secondes, monseigneur, répondit d’un ton précis et posé M. de Pierrefite.

En même temps il prit la lettre tombée et la posa non point sur le guéridon, mais dans la poche de la robe de chambre du régent.

— Qui avons-nous ? demanda encore celui-ci.