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J’ai rendez-vous à midi en l’église Saint-Eustache. Il faut nous entendre vite et bien, mein herr, car je n’ai pas de longs discours à dépenser. Je dois vous avouer, entre parenthèses, que je songe sérieusement à quitter mon commerce pour vivre en gentilhomme. Il faut que jeunesse ait une fin. Avant qu’il soit un mois, je pense me marier définitivement : un parti splendide, et j’ai l’honneur de vous inviter à mes noces. Mylord ambassadeur signera aussi au contrat, et si la chose se fait à Londres, le roi Georges lui-même. Je ne vous en dis pas davantage : ma comédie vaut bien cela ! c’est un chef-d’œuvre. Pour le moment, voici notre situation : Sa Seigneurie le comte Stair vous a mis dans la main cent bonnes milles livres sterling, il y a un mois et pour ces deux millions cinq cent mille francs, il n’y a encore rien de fait. Je dis : rien !

— Patience ! patience ! voulut répliquer Boër.

— Mylord ambassadeur commence à en manquer. À votre actif, vous avez, il est vrai, la