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porte quels moyens, et son argent lui achetait de hautes relations.

Après le départ de Raoul, l’épouse déjeuna copieusement et renvoya ses femmes. Au pied du sofa qui gémissait sous le poids de sa sieste, elle vit un papier sur le tapis, et fut prise aussitôt de l’espoir que cet effronté vicomte, fuyant, mais en Parthe, lui avait décoché son madrigal.

Le papier, qu’elle déplia avec de fiévreuses impatiences, était un placet qui demandait tout uniment le bureau de poste de Nonancourt, vacant par le décès du titulaire, pour la demoiselle Hélène Olivat.

— Comprenez ! s’écria-t-elle, écarlate de colère. Je vais la faire jeter au fort l’Évêque !

Cette idée la consola un peu. Elle prit une boîte de mouches sur sa toilette et ouvrit sa fenêtre pour rafraîchir le feu de ses joues. Il faisait un beau soleil d’hiver. Des groupes de courtisans allaient et venaient déjà dans le jardin du Palais-Royal. L’épouse s’installa sur son balcon et choi-