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— Je veux vous faire participer à une bonne action, comtesse !

Elle changea de visage et dit avec une extrême froideur :

— Vous comprenez, je suis très charitable, mais c’est impossible,

— Je voudrais avoir, poursuivit le vicomte, pour une femme très digne et très malheureuse, le bureau de poste de Nonancourt.

L’épouse se leva du coup, indignée.

Une femme ! gronda-t-elle. Vous perdez le respect, monsieur le vicomte !

— Par pitié ! insista Raoul. Un mot de vous suffirait…

— Je ne fais jamais rien pour les femmes ! déclara l’épouse en se redressant définitivement et avec dignité. Comprenez ! à ce lever du Luxembourg, un jeune poète m’a glissé son madrigal, mais la poésie n’en était pas assez éthérée. Personne ne peut lire au fond de mon cœur !