Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment brodé et le déploya en détail avant d’en frotter ses yeux, qui étaient secs.

— Il s’agit d’un brevet… commença Raoul.

— Mon âme ne vit que de poésie ! dit-elle, montrant à la fois son éventail, son mouchoir, et une opulente cassolette qu’elle porta nonchalamment à ses vastes narines.

— Vous avez tant de crédit ! poursuivit Raoul. Le comte Stair est à vous, et même…

Elle l’arrêta d’un geste.

— Vous savez, s’écria-t-elle, j’ai refusé d’assister aux soupers du Palais-Royal.

— Comtesse, approuva sans rire le jeune vicomte, vous avez bien fait !

Elle s’éventa vigoureusement. Raoul reprit :

— Comtesse, hier, au lever du Luxembourg, vous m’avez permis de vous demander une grâce…

— Concevez ! s’écria l’épouse en levant les yeux au ciel, mon âme est pure. Quelle grâce ?