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Paris avait tout cela, dès la vilaine aurore de ce XVIIIe siècle qui devait s’enlaidir encore en vieillissant, pour tomber du haut-mal à ses dernières heures et se coucher pour finir, épuisé de malpropres convulsions, dans un tas de boue noire et rouge, faite d’ordure et de sang.

C’était un matin, vers la fin de ce mois de janvier qui vit le début de notre histoire. Il faisait froid ici comme dans les coupes de Behonne, aux environs de Bar-le-Duc, et les premières joies du carnaval s’emmitouflaient dans d’épais manteaux ou dans de chaudes pelleteries.

Dans un hôtel coquet de la rue des Bons-Enfants, qui avait pleine vue sur les bosquets du Palais-Royal, trois jeunes femmes remuaient à pleines mains les bouquets et les rubans, dans une chambre meublée à neuf et tout entourée de souriantes peintures. Les trois jeunes femmes étaient une maîtresse couturière et ses deux aides, qui s’évertuaient d’un commun accord autour d’une quatrième personne, appartenant