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— Allons ! s’écrièrent d’une seule voix les deux frères.

— Attendez, reprit Raoul. N’apercevez-vous point un point sombre dans la plaine ?

— Si fait, à vingt pas de la route ?

— Juste ! ce sont les troupes régulières de Roboam Boër, commandées par son général en chef l’illustre Piètre Gadoche. Messieurs, je vous soumets une observation. Moi, j’ai une fiancée, et je voudrais lui garder son futur époux…

— Nous irons seuls, vicomte si vous voulez…

— Messieurs ! dit Raoul, qui se redressa.

Deux mains cherchèrent la sienne, demandant un double pardon.

— Je ne donne pas ainsi ma part d’une pareille fête, reprit Raoul, revenu à toute sa bonne humeur. Seulement je dis ceci ; Notre comédie est jouée, et peu importe que nous soyons reconnus désormais, puisque le roi a de l’avance sur une autre route. Au lieu de passer comme trois chevreuils qui comptent sur leur