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reurs de Gadoche étaient pleinement en défaut.

Selon le plan arrêté en conseil, Raoul et les deux cadets de Coëtlogon étaient seuls sur la route de Bar-le-Duc à Châlons-sur-Marne qu’ils venaient d’atteindre. Comme ils passaient, deux heures avaient sonné au clocher de Bussy-la-Côte. Les bois d’Anielles et les dernières traces de forêt restaient loin derrière eux. Ils traversaient un pays de prairies qui devait se continuer jusqu’à la Font-de-Farges, où commençaient les Bois-Moreaux et le territoire de la ville de Révigny.

C’était là, sur la frontière du Barrois, qu’ils devaient trouver la ligne fictive au-delà de laquelle le chevalier de Saint-Georges n’avait pas le droit de mettre le pied. C’était là aussi que devait prendre place la portion active et dangereuse du plan concerté à la Croix-Aubert.

Certes, ils n’avaient point tournure de victimes qui marchent au supplice, ces trois fiers jeunes hommes dont la lune éclairait les tailles