Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il fallait que M. Ledoux eût en lui une énergie peu ordinaire.

Le muscle du bras était littéralement déchiré jusqu’à l’os comme s’il eût été touché par la griffe d’une panthère. Gadoche dit :

— Guérirai-je ?

— Oui, capitaine, répondit Saunier ; avec le temps, j’espère.

D’une main habile et ferme, le médecin bandit commença le pansement. Gadoche restait immobile, muet et blanc comme un marbre.

Quand le pansement fut achevé, et il dura longtemps, Saunier ordonna un repos absolu ; mais Gadoche dit : « Pas encore ! » Il ajouta :

— Maître Saunier, voilà de l’argent qui me coûte cher et qui doit nous rapporter gros. Combien sommes-nous ici ?

— Trente-trois en vous comptant capitaine.

— Prenez le sac. Quoi qu’il y ait dedans, faites quarante-cinq parts, dont il y aura dix pour