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Nicaise montrait tant d’obéissance et tant de dévouement !

C’était un grand garçon un peu trop gras, assez lourd, avec une bonne figure rougeaude qui faisait plaisir à voir. On n’eût point trouvé un front plus candide à dix lieues à la ronde, et ses cheveux, taillés à l’écuelle, donnaient une placidité extraordinaire à sa face d’ange bouffi. Il se serait mis au feu pour la grande Hélène ; mais, de nature, il était un peu paresseux, très gourmand, et passait pour être plus poltron que les lièvres.

Sa gaucherie empêchait les gens de voir qu’il était bien bâti et solidement campé sur une paire de fortes jambes. Quand personne ne pouvait l’épier et qu’il regardait la grande Hélène, sa figure changeait, ses yeux pensaient. Nicaise n’aimait pas le joli M. Ledoux, et la gaieté nouvelle qui faisait sourire la maison le rendait triste.

Un matin du mois de janvier, en cette même