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vois toutes les figures atterrées, et il semble que la joie de nos fiançailles est remplacée par un grand deuil. J’ai entendu pourtant que vous disiez : Mon père n’est pas blessé…

— Mon père est mort, répliqua Hélène d’une voix sombre.

— Assassiné ? demanda M. Ledoux avec une horreur très naturellement jouée.

— Assassiné ! répéta Hélène.

— Je m’en doutais ! dit M. Ledoux, pendant que l’assemblée entière s’agitait épouvantée.

Mariole tomba brisée sur un siège, et Nicaise s’écria en fermant les poings.

— Ah ! les coquins ! les coquins ! tuer le père de la demoiselle !

La scène alors, entre Hélène et son promis, prit un caractère véritablement étrange, même dans ce pays lorrain, qui avait la réputation d’aimer l’argent par-dessus tout.

— Demoiselle Olivat, dit M. Ledoux d’un ton paisible et poli, les affaires sont des affaires. Il