Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle descendit d’un pas ferme, et quand elle arriva au milieu du bruit confus qui emplissait le rez-de-chaussée, elle n’eut pas besoin de parler pour imposer silence à tous.

— Qu’avez-vous vu ? demanda-t-elle.

— Le père Olivat est-il blessé ? interrogea Mariole, qui essaya une caresse.

Hélène la repoussa.

— Le père Olivat n’est pas blessé, répliqua-t-elle d’un accent étrange. Qu’avez-vous vu ? Répondez en peu de mots et clairement. J’ai besoin de savoir.

Vingt bouches s’ouvrirent, vingt voix s’élevèrent, mais personne ne dit plus d’un mot. Elle saisit le bras du fatout, qui avait perdu ses belles couleurs, et lui dit :

— C’est toi que je veux entendre. Va. Parle, et ne mens pas !

Nicaise regarda Mariole, qui pleurait parce qu’on l’avait repoussée.

— Demoiselle, balbutia-t-il, j’ai vu deux hom-