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Elle souleva le traversin et vit la place vide laissée par le sac. C’étaient des voleurs. La première pensée de colère et de vengeance naquit en elle, quand le traversin, en retombant, éparpilla les cheveux blancs du vieillard. Elle le baisa au front ; elle essaya de fermer sa bouche et ses yeux, mais elle ne put.

On entendait mille cris confus au dedans et au dehors. Elle resta un instant immobile à écouter, puis elle s’agenouilla et mit la chandelle par terre, pour examiner enfin cette chose informe et rouge qui pendait au bout du bras droit.

C’était la main qui avait combattu : Une bonne main, et dont le vieillard vantait encore souvent la force remarquable, quand il avait une heure de gaieté.

Cette main avait si profondément labouré le bras de l’assassin, que chacun des ongles, celui du pouce comme ceux des quatre doigts, gardait un lambeau de toile, coupé net et franc, un lambeau de peau et une portion de muscle. Le tout se re-