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Il vint tous les jours désormais, M. Ledoux, et, pour être juste, nous devons avouer qu’on n’avait jamais vu un collecteur des gabelles si agréable. Un vent de gaieté souffla dans la maison ; la grande Hélène était toute changée et Mariole ne se sentait pas de joie, car elle espérait bien qu’on danserait pour les épousailles. Mariole n’avait jamais dansé.

Il n’y eut, à l’auberge du Lion-d’Or, qu’une seule personne pour ne pas apprécier le bienfait des visites quotidiennes de cette perle des collecteurs, ce fut Nicaise. Ai-je oublié de vous parler de Nicaise ? Après la grande Hélène, le père Olivat et la Poupette, Nicaise pouvait passer assurément pour le personnage le plus important de la maison. Il était factotum ou fatout de l’auberge, selon l’expression du pays ; on le mettait à toute sauce ; il servait de premier ministre à la grande Hélène. Le bonhomme Olivat disait bien à chaque instant que cette poule mouillée de Nicaise n’avait pas inventé la poudre, mais