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mêle. Le bonhomme Olivat avait raison en un sens : c’était là son meilleur ami, ou tout au moins ce qu’il aimait le mieux au monde avec sa grande Hélène. Cela ne le quittait point ; cela lui tenait compagnie fidèle : il causait avec cela quand il était tout seul, et, grâce à cela, ne savait pas ce que c’était que l’ennui dans sa retraite. Les avares sont des fous.

Les pièces diverses roulèrent et se mirent à chanter tout doucement comme il versait avec précaution le contenu du sac, entre ses deux genoux perclus, sur la couverture. À cette musique, ses traits flétris eurent un joyeux tressaillement. Il commença avec lui-même cette partie tant de fois jouée et toujours divertissante, qui consistait à mettre les louis avec les louis, les pistoles avec les pistoles, les écus avec les écus.

Il était, en vérité, ce vieil homme, comme ces bons pasteurs qui connaissent, par leur nom, tous les agneaux de leur troupeau, et qui les