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La cuisine était déserte. M. Ledoux connaissait les êtres parfaitement. Il entra dans une petite pièce humide et froide où l’on boulangeait le pain. La porte de cette petite pièce donnait sur une sorte de trou, dit le vide-bouteilles, qui était bordé par le mur d’enclos de la propriété. Au bout du vide-bouteilles s’ouvrait la porte de la grande cour extérieure, où l’Anglais Rogue et maître Salva se cachaient derrière la charrette. M. Ledoux, sortant de cette atmosphère chaude pour entrer dans une température glacée, frissonna et se dit :

— Je suis capable de gagner un rhume !

Il tira de sa poche un beau petit bonnet de soie noire et le mit prudemment sur sa tête, de façon à bien couvrir ses oreilles, qu’il avait sensibles, puis il traversa le vide-bouteilles, et vint jusqu’à la porte, où il s’arrêta pour écouter. On causait tout bas de l’autre côté du mur.

— Mes drôles sont là, se dit M. Ledoux avec une évidente satisfaction.