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Un bruit de pas se fit entendre sur la route au loin. Ils se reculèrent sous l’ombre d’un arbre. La maison du Lion-d’Or éclatait de lumière et de rires.

Les pas approchaient. C’étaient deux hommes qui allaient, suivant cauteleusement la lisière du chemin. L’un d’eux boitait. Tous deux avaient le chapeau rabattu et des lambeaux de manteau autour des reins.

— C’est ici, dit le boiteux en s’arrêtant au bout de la haie qui fermait le petit jardin du Lion-d’Or. Il nous faut entrer par la porte de derrière.

— Du diable si je n’aimerais pas mieux danser ou dormir comme un honnête homme, répondit l’autre avec la voix de pharynx qui distingue les Portugais. On croit que les voleurs travaillent pour s’amuser…

Ils tournèrent l’angle du jardin et disparurent. Raoul avait fait tous ses efforts pour les reconnaître, mais la lune était en ce moment sous