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— Les gentilshommes n’épousent pas de pauvres filles comme moi. Vous m’avez trompée, monsieur Raoul.

La lune frappait aussi le jeune et loyal visage du vicomte qui mit sa main sur son cœur.

— Au nom de Dieu qui nous voit Mariole, répondit-il je vous ai dit la vérité. Les pieuses enfants telles que vous meurent quand elles sont trompées ; je sais cela, et je donnerais mille fois ma vie pour la vôtre. Je suis gentilhomme, il est vrai, un pauvre gentilhomme, car, si je descends de haut, je n’ai plus que mon épée. Hier, Mariole, je n’étais pas ambitieux ; aujourd’hui je veux que mon épée vous gagne la fortune et la noblesse. Ceux de mon pays ne mentent point, mon déguisement n’était pas pour vous tromper, mais pour accomplir un grand devoir auquel, avant de vous connaître, j’avais dévoué ma vie. Mariole, j’aime votre vertu autant que mon propre honneur. C’est soir des fiançailles ici, voulez-vous être ma fiancée ?