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saisie, mais c’était surtout la frayeur qui la faisait grelotter. Raoul voulut la couvrir de son manteau, elle le repoussa.

— Je ne sais pas si je fais mal, dit-elle ; mais Dieu me pardonnera, car je n’ai pas d’autre pensée que de prévenir un grand malheur. Je vous remercie d’être venu, monsieur Raoul.

— Eussé-je été à cent lieues de vous, répondit le braconnier, je serais accouru !

Elle semblait se recueillir et chercher ses paroles. Le vent avait chassé les nuages. Un rayon de lune tombait sur son front. Raoul joignit les mains et murmura :

— Oh ! Mariole, quand viendra pour nous aussi le jour des fiançailles !

— Au nom de Dieu qui nous voit, monsieur Raoul, répondit la fillette gravement, ne me parlez pas ainsi. Je sais que vous êtes un gentilhomme.

Raoul fit un geste d’étonnement. Elle poursuivit :