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Il y avait là bien des gens qui ne l’avaient jamais regardée, la grande Hélène, et qui s’étonnaient de la trouver si belle. De fait, vous n’auriez pas rencontré à dix lieues à la ronde un plus glorieux brin de fille. Sa robe de cotonnade blanche lui allait comme un charme. Mariole, avec le goût naturel qui vient on ne sait comme à ces chères créatures, avait coiffé les magnifiques cheveux noirs de sa grande sœur où des graines de houx, rouges comme du corail, perlaient l’opulence des longues tresses. Hélène était gaie, elle était heureuse et savez-vous de quoi ?

De Mariole, habillée de blanc aussi, mais dont la robe était plus fine, de Mariole dont les cheveux blonds s’enroulaient, nattés avec un mince ruban bleu ciel, de Mariole qui était jolie comme les anges et qu’on eût prise pour la fiancée.

Hélène ne le disait point ; elle ne disait guère ce qu’elle éprouvait, cette grande fille, et sa