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dance de bonne soupe, de viande rôtie et bouillie, une véritable cocagne de gâteaux de toutes sortes. Le vin de Moselle coulait à discrétion. Deux ménétriers, debout sur des cuves retournées sens dessus-dessous, faisaient siffler le fifre et grincer le violon. Les hommes étaient gais de boire, les femmes de danser ; tout allait pour le mieux.

À ceux qui demandaient des nouvelles du bonhomme Olivat, la grande Hélène répondait, laissant rire ses yeux mouillés.

— Le père a sa part de la fête. Il s’est fait mettre une chemise blanche de fine toile. Il mange sa soupe et boit son vin miellé à votre santé.

La tante Catherine avait sa part de la fête aussi, pauvre vieille femme, et aussi les quatre petits. La tante Catherine mangeait, buvait, bavardait, fière d’un immense bonnet qui était le cadeau de noce. Les quatre bambins criaient comme des aigles et se jetaient, turbulent troupeau, entre les jambes des danseurs.