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noce. On ne se marie pas tous les jours, et, par cette froidure, les voyageurs étaient rares. En un clin d’œil, les sombres murailles de la salle commune furent couvertes de riants feuillages et de rubans de laine, arrangés en belles touffes pour remplacer les fleurs. Il y en eut partout, Dieu merci, jusque dans le pauvre escalier qui montait à la soupente où le père Olivat dormait ou souffrait, sur la paillasse, pleine de ses écus.

La nuit tombée, les amis et voisins, invités de la noce, commencèrent à venir, qui à pied, qui en carriole. À Bar-le-Duc, on avait un peu tourné le dos au bonhomme Olivat à l’époque de sa ruine ; personne n’avait pleuré bien amèrement sur le malheur de ce vieux soudard, enrichi par plaies et bosses ; mais à Bar-le-Duc comme ailleurs, les économies, mêmes cachées, ont une voix argentine qui s’entend de très loin. On regardait mieux le bonhomme Olivat à mesure que grossissait sa tirelire.

Si bien que, parmi ses amis d’autrefois, petits