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pour savoir si ce n’est rien que les écus qui lui tiennent au cœur. On aura trempé la soupe sans moi, c’est sûr. Et les loups, et les couleuvres, et les brigands, et les esprits…

— Monte ! ordonna Raoul, qui l’enleva par le bras.

Nicaise se mit en croupe. Raoul piqua des deux.

— Maintenant, dit ce dernier, je te lance dans une fondrière si tu me romps encore les oreilles !

Le cheval avait pris le galop. Pendant les premières minutes, Nicaise se tint tranquille, par crainte de la fondrière ; mais Raoul le sentit bientôt s’agiter derrière lui et l’entendit geindre comme un malheureux disant :

— Un loup, là-bas, l’homme ! Détournez un peu votre tête… un voleur, sur la droite, ici, avec son mousquet qui est long comme une perche, aussi vrai que je tâche de faire mon salut ! Je n’y réussis peut-être pas, grand