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si hardi, non ! Une heure de course dans la forêt, car je me suis perdu à la fourche d’Ambault… Je n’y voyais plus, tant j’avais peur… Mais je marchais tout de même, malgré les revenants, les loups, les vipères, les assassins, les chouettes et tout ce que j’ai vu !

Raoul se redressa.

— Approchez voir, reprit le fatout. Vous êtes donc un gentilhomme, vous, à présent ?

Il ajouta quelques mots à l’oreille de Raoul, qui cria aussitôt :

— Holà, Tom ! un cheval ! et un bon ! tout de suite !

L’instant d’après, il sautait en selle et allait piquer des deux quand la voix suppliante du fatout le retint.

— Croyez-vous donc que je vas retourner à pied, tout seul ! criait le malheureux Nicaise. Et qui donnera à boire aux ménétriers ? La demoiselle peut-elle se passer de moi si longtemps ? Et je voudrais tâter M. Ledoux, un petit peu,