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riole florissait, la tante Catherine avait un bidet pour la porter à la messe. Les dettes étaient payées, et l’on se remettait à dire, autour de Bar-le-Duc, que le maître du Lion-d’Or avait de beaux écus dans sa paillasse.

Il y eut un certain collecteur des gabelles, tout nouveau dans le pays, qui entendit parler de cela. Il était jeune, bien couvert et agréable de visage ; il avait de l’esprit, au juger des bourgeoises de Bar-le-Duc. Quant à son cœur, vous ne l’eussiez pas rencontré dans la rue sans qu’il vous en vantât lui-même l’exquise sensibilité. Il se nommait M. Ledoux.

Ayant ouï parler des écus du bonhomme Olivat, il vint le voir, sous prétexte des devoirs de sa charge, et entreprit de savoir au juste le compte des louis d’or que pouvait contenir la paillasse.

La tâche n’était point aisée. Le bonhomme Olivat était comme chat échaudé qui craint l’eau froide. Il avait appris par une terrible expé-