Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/156

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blait faite, malgré la grâce de ses mouvements, pour embellir les costumes d’aventures. Elle avait un front charmant sur lequel jouaient des boucles d’un châtain obscur où couraient de mystérieux reflets d’or ; ses yeux long-fendus, sombres comme le cristal opaque qui suspend les veines vertes et pourpres du jaspe, rayonnaient des lueurs pénétrantes ; le sourire de ses belles lèvres agitait le cœur.

Le chevalier de Saint-Georges resta un instant brisé par son émotion. Il avait dit bien vrai : il était plus jeune que son âge et son trouble ressemblait à celui d’un enfant.

Lady Stuart et ses deux compagnons qui montraient maintenant leurs jeunes et vaillants visages, s’arrêtèrent d’un commun mouvement et firent le geste de ployer le genou.

— Que Dieu vous récompense et vous bénisse milady, ma cousine ! murmura le roi qui avait des larmes plein les yeux. Je vous remercie d’être venue !