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— Nous vous prions, monsieur, de ne point nous interrompre.

Jacques Stuart se leva en prononçant ces derniers mots. Une parole était sur les lèvres de Raoul, qui la retint avec peine. Certes, à en juger par sa physionomie, ce ne pouvait être un blâme bien amer. Mais le roi, au lieu d’observer son compagnon, regimbait peut-être contre les reproches de sa propre conscience.

— Avant de vous donner congé, monsieur le vicomte, poursuivit-il, j’ai besoin de vous faire savoir que mon refus s’appuie sur d’autres motifs, lesquels pourront vous paraître moins futiles. La reine ma mère, monsieur, continue à jouir de l’hospitalité française. J’ai pensé qu’il n’était point de mon devoir de troubler par des tentatives désespérées la tranquillité de ses derniers jours. Au premier coup de mousquet, la veuve de Jacques II deviendrait une prisonnière et peut-être un otage. Je crois savoir que, concernant le sujet qui nous occupe, l’avis de S. M. la