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— Et bien ! vrai, vicomte, l’occasion ne me séduit pas assez pour que je la saisisse aux cheveux. Laissons là toutes ces rêveries et parlons un peu raison. Approche-toi, Raoul… plus près… Donne-moi ta main… l’as-tu jamais revue !…

La voix de Jacques Stuart tremblait. Il y eut dans le regard abattu de Raoul un rayon d’espoir.

— De qui parle Votre Majesté ? demanda-t-il.

— Je parle, répondit le roi avec une profonde émotion, de celle qui fut l’amie des dernières années de mon enfance, la compagne de nos jeux et presque ma fiancée aux jours de ma jeunesse, je parle de ma noble cousine, Marie Stuart de Rothsay.

— Oui, sire, je l’ai revue.

— Y a-t-il longtemps ?

Raoul hésita, puis répondit en rougissant :

— Oui, sire il y a longtemps.

— T’a-t-elle parlé de moi ?

— Non, sire.