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— Ça m’amuse ! disait-elle. Si ça amuse aussi l’enfant, je m’en moque. Je ne pense qu’à mon plaisir !

Mariole, la poupette, n’était point de la famille. Hélène l’avait trouvée endormie sur le chemin, autrefois, un soir de neige dans un pauvre lambeau de serviette. Il n’y avait ni marque au linge, ni bijoux, ni croix, ni rien qui pût être reconnu plus tard au dénouement d’un banal roman. C’était une enfant abandonnée pour tout de bon et pour toujours. Dieu sait la réception que fit le bonhomme Olivat à ce paquet, apporté par la grande Hélène.

— Ces enfants-là, dit-il, sont les malheurs des maisons. Mets-moi cela à l’hospice !

Hélène avait alors dix ans ; c’était au temps où l’on était riche encore, chez le vieux soldat.

— J’ai cassé ma poupée, répondit-elle. Cette petiote-là sera ma poupée, et je ne la casserai pas.