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plus insultante, et beaucoup plus cruelle que le courroux du vieux lord.

— Je retire tout ce qui a pu mal sonner à l’oreille de mon souverain, repartit Douglas en jetant un regard de triomphe à son adversaire. Je crois comme le roi qu’il y a de la loyauté et de la vaillance dans vos rêves imprudents. Mais j’ai de l’expérience ; je connais les choses et les hommes. Les Écossais ont un mauvais sort quand ils combattent l’Angleterre. Que Dieu bénisse mylord comte de Mar, qui est le cousin du roi ! Je l’ai eu sous mes ordres : serai-je son subalterne ? Et de quel droit les Français vont-ils venir en armes dans nos îles ? Il y eut une conquête ; c’est assez. Nous sommes les conquérants, nous ne voulons pas être conquis !… Allez dire à ceux qui vous envoient, monsieur le vicomte, qu’il y a près du roi un homme, un vieillard, un père… que celui-là voit le monde de la hauteur des derniers jours… On ne reprend pas un royaume plus qu’un champ par la force : il faut