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et voir s’il ne reste rien dans le cœur du roi.

— Il reste un désespoir profond, prononça tout bas Drayton, un découragement qui se traduit par une sorte de résignation amère. Le roi garde rancune à ses sujets…

— Rancune de père !

— Peut-être, car c’est un généreux jeune homme… et Dieu me préserve de douter de son courage personnel : qui dit Stuart dit vaillant… mais il n’a pas confiance !

— Ceux de sa race ont été bien souvent trahis ! dit Raoul.

— C’est vrai ! pensa tout haut Drayton : par autrui et par eux-mêmes.

Raoul leva sur lui un regard étonné. Le vieux Drayton se redressa sous ce regard et reprit avec une fierté tranquille :

— Monsieur le vicomte, à toutes les heures de ma vie, j’ai été, je suis, je serai prêt à mourir pour le roi !

Raoul lui tendit la main et ils restèrent un