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comte Stair prétendait cela, un prince captif peut céder à la tentation de prendre sa volée.

Quand notre faux braconnier Raoul, venant de l’auberge du Lion-d’Or, frappa à la porte de la maison de la Croix-Aubert, la cloche sonnait pour le repas du soir des officiers. Raoul demanda Drayton, le maître de la garde-robe, et fut introduit sur-le-champ dans une vaste salle, percée de trois fenêtres gothiques et ornée de tous les trophées qui font la gloire et la joie des disciples de saint Hubert.

Une lampe à plusieurs becs, suspendue au plafond, n’eût point suffit à éclairer cette énorme pièce, dont les murailles sombres et les caissons chargés de dorures passées absorbaient la lumière, sans un gigantesque bûcher de souches qui brûlait gaiement dans l’âtre. Il y aurait eu là de quoi rôtir un bœuf, et l’atmosphère de la salle en était toute réchauffée.

Drayton, qui cumulait ses fonctions de maître de la garde-robe avec celles de majordome et