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sans tout ça au cimetière. Que le bon Dieu vous pardonne, c’est vous qui l’avez voulu !

— Mais écoute au moins ce qu’il faut dire au braconnier, ajouta Mariole qui ne partageait pas ses craintes, et dont, pourtant, l’émotion n’était guère moindre que la sienne.

Le fatout était déjà à cinquante pas, mais il s’arrêta et revint.

— C’est pourtant vrai, grommela-t-il. Puisque je fais tant que d’y aller, autant vaut que ça serve à quelque chose !

— Tu lui diras, reprit Mariole, que les deux hommes de tantôt le trahissent. Non ! ne lui dis pas cela, il ne voudrait pas le croire. Tu lui diras qu’il ne parte pas cette nuit… qu’il y a un danger… Non ! changea-t-elle encore, il n’a peur de rien : il partirait tout de même !… Écoute… c’est pour le sauver, pour sauver un malheureux jeune homme qui mourrait peut-être en état de péché ! Tu lui diras : Mariole de l’auberge du Lion d’Or a besoin de vous… avant minuit…