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LA CAVALIÈRE

moins qu’un Chinois ! le seul, oui, le seul au monde qui ne fût pas capable de rimer le moindre madrigal idiot !

Eh bien, cette abandonnée n’était pas au pied du mur comme vous pourriez le croire. Raoul, qui était jeune après tout, qui avait du loisir et qui lui gardait rancune pour le fameux brevet refusé, Raoul, français et malin comme un vaudeville, s’était vengé en fourrant dans la tête romanesque de l’épouse une prodigieuse, une absurde idée qui l’occupait du matin au soir.

L’épouse Boër, tournant casaque à la politique si avantageusement payée de Roboam, rêvait depuis vingt-quatre heures le renversement du roi George, afin de poser sur son front à elle bas et rouge la couronne d’Angleterre. Pas davantage ! Et elle croyait à cela dur comme fer !

Au compte de Raoul, c’était simple comme bonjour. Un divorce et un mariage, ou plus aisément encore : massacrer Roboam avant d’é-