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LA CAVALIÈRE

au-devant de lui, quand il eut fait environ le quart d’une lieue. L’ombre était à cheval. Elle s’arrêta justement au beau milieu de la percée et se pencha comme pour jeter un regard attentif à l’intérieur du bois.

À cent pas de l’ombre, la route faisait un coude brusque. Yves avança doucement et mit les sabots de son cheval sur le gazon qui bordait le bas côté de la percée. L’ombre semblait ne point entendre.

Tout à coup, René, car c’était lui qui était l’ombre, se laissa glisser hors de sa selle et arracha ses deux pistolets de leurs fontes. Yves l’imita, mouvement pour mouvement.

Comme René se glissait sous la futaie voisine, Yves prit le même chemin. Leurs chevaux également bien dressés, les attendirent immobiles.

René arma le pistolet qu’il tenait à la main. Yves le rejoignait en ce moment et lui dit :

— Frère, tu n’es pas seul, je suis là !

René tressaillit et se redressa de son haut.