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LA CAVALIÈRE

nuit, le vieux Douglas, profitant de l’ombre, montait à cheval et venait coucher au château de Saint-Germain.

Ce soir, le vieux Douglas eut fantaisie de s’en aller de meilleure heure. Il avait reçu dans la journée un message d’Écosse et voulait conférer avec la reine-mère. Les nuages gardaient encore leurs teintes écarlates au couchant, quand les premiers pas de son cheval se noyèrent dans les flaques d’eau de la route tournante.

Dans les pièces de théâtre, tous les personnages, jeunes ou vieux, vont radotant leurs secrets au public dans de longs monologues. La vie réelle est autrement faite. Parler tout seul y est habitude de vieillards, mais l’âge du baron Douglas lui donnait droit au monologue.

— Rien n’est préparé, se disait-il en gagnant la percée qui allait en droite ligne à Saint-Germain. Gens de la Basse Terre et gens du Haut Pays commencent à se chamailler là-