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LA CAVALIÈRE

Et il essaya de rire, honteux d’avoir vu cela, d’y avoir cru. Les fantômes s’évanouirent, puis revinrent. Gadoche gronda un blasphème et trembla.

Le vent d’aval lui apportait des sons de cloches. Il connaissait bien le langage des cloches, parce que dans sa vie d’aventures, il avait été plus d’une fois domestique d’église. Les cloches eurent successivement deux voix : elles sonnèrent d’abord pour un enterrement, puis pour un mariage.

— Ma voisine qu’on porte au cimetière et ma femme qui monte en carrosse ! pensa-t-il.

Cela le ragaillardit. C’étaient des choses de ce monde. Il pressa le pas. À tout prendre, rien n’était perdu. À un millier de pas en avant de lui, il allait trouver ses hommes, maîtres déjà du cutter peut-être. Et alors, en route pour Londres, où ses millions l’attendaient ! Ce n’était qu’un mariage escroqueur de manqué. On ne peut pas tous les réussir. Encore un effort…

En conscience, Nicaise, le pauvre gros fatout,