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LA CAVALIÈRE

— Mes braves, dit-il à ses tireurs, en marchant vers le rendez-vous, voici un diable de brouillard qui nous fait la partie belle, quoi que vous en puissiez croire. Vous ne pourrez pas viser de loin, c’est vrai ; mais, comme je sais, à un pouce près, la coulée où doit passer la bête, vous tirerez à bout portant.

Il parlait encore, quand une singulière apparition traversa la brume à trois pas de lui. On n’eût point su dire, en vérité, si la vision était burlesque ou terrible. Depuis qu’il n’était plus une poule mouillée, il y avait de ceci et de cela chez notre ami Nicaise, le fatout.

Il avait quitté ce matin le château de Gouville laissant Hélène et Mariole encore endormies. Il était armé en guerre complètement, portant à sa ceinture les deux vieux pistolets de reître du bonhomme Olivat, énormes engins qui faisaient frayeur à voir et qu’il avait, nous le savons, bourrés jusqu’à la gueule. Il portait en outre un mousqueton sur l’épaule et une épée de cava-