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LA CAVALIÈRE

Après le pansement, Gadoche déjeuna au mieux et fit sa toilette de marié, pensant bien n’avoir pas le temps de vaquer à ces détails entre le bal assassin et la noce sacrilège. Il ne comptait pas, d’ailleurs, s’exposer beaucoup dans la bagarre.

Pendant qu’il s’attifait avec ce bon goût et ce soin qui lui étaient particuliers, on vint lui apprendre que ses voisins d’en bas, Hélène et Nicaise, avaient déménagé la veille au soir. Cela l’occupa, mais non point outre mesure. Que pouvaient-ils contre lui ? Sous quarante-huit heures, il devait être en route pour Londres.

Un soin plus grave, c’était de connaître exactement les intentions du capitaine d’Auvergne-cavalerie. Quoique l’algarade survenue entre eux à la poste de Nonancourt fût fondée sur une méprise, Gadoche avait gardé un fâcheux souvenir des façons expéditives de M. le marquis de Crillon, et n’eût point aimé à le rencontrer aujourd’hui sur son chemin. Mais, de ce côté,