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LA CAVALIÈRE

gnard d’une main, l’épée de l’autre, se posa au milieu du passage. Yves lui dit :

— Un peu de place, frère, soyons de front ! Tu prends tout !

Puis, presque aussitôt après, percé de deux coups de rapière et voyant l’épée de Tontaine sur sa gorge, il s’écria :

— Frère, tu as partie gagnée ! notre duel est fini !

Mais René s’était jeté au-devant de lui, et il reçut l’estocade du géant en pleine poitrine.

Ils tombèrent ensemble et embrassés.


Les bandits couraient déjà vers la valleuse d’Étreville, laissant cinq cadavres de leurs compagnons derrière eux. Vers l’ouest une vive mousquetade s’engagea sur la falaise et au bord de l’eau ; les canons du côtre tonnèrent. Puis, derrière ce voile lourd qui couvrait la rivière et ses bords, il y eut un grand silence.