Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/346

Cette page a été validée par deux contributeurs.

343
LA CAVALIÈRE

— Oui, oui, patron ; vous contez si bien !

— Pourriez-vous en dire autant de Cartouche ?… C’était il y a dix ans ou douze ans, l’année où je quittai le théâtre du Globe, dans Southwark, à Londres, théâtre fondé par le grand Shakespeare, dont sans doute vous avez entendu parler…

— J’ai joué le roi Lear ! dit Rogue.

— Et j’ai volé le chapeau que je porte, ajouta Salva, à une représentation des Gaies femmes de Windsor, dans Drury Lane.

— Vous voyez bien que ce Shakespeare est bon à quelque chose !… Mais je vais me mettre à l’aise, mes neveux, afin de vous parler l’anecdote, les coudes sur la table, sans gêne aucune. N’est-ce point peine perdue que de se déguiser pour les quatre murs d’une chambre fermée, où il n’y a que de dévoués compagnons comme vous ?

Ce disant, Piètre Gadoche enleva dextrement sa perruque et sa barbe. Nous devons dire qu’à